Alain GENTY

Alors qu’on lui propose plusieurs techniques artistiques, tout jeune homme placé en centre psychiatrique, c’est la terre qu’il choisit, parce qu’il peut la tordre dans tous les sens. À 45 ans, un accident, tandis qu’il est employé aux travaux publics, le contraint à stopper toute activité professionnelle. Il revient à la terre et modèle un bestiaire étonnant, aux émaux de plus en plus chatoyants. Aujourd’hui, il vit chez un de ses frères, retrouvé tardivement alors que la fratrie avait originellement été disséminée entre institutions et familles d’accueil. Du salon au jardin, les nombreuses céramiques d’Alain Genty ornent le foyer. S’il refusait de vendre ses sculptures, pour les garder pour lui, il les vend désormais pour pouvoir s’acheter de la terre et des émaux. « J’ai eu une vie dure (…), je m’en suis sorti (…), j’ai retrouvé mes frères (…), maintenant je suis heureux. Je ne peux dire que ça, c’est déjà bien ».